Sortie MP24 à Villac le 30 Octobre 2021




Maisons Paysannes Dordogne Périgord, sous l’impulsion de son dynamique secrétaire Nicolas, organisait une sortie le samedi 30 Octobre afin de découvrir le village de Villac et ses habitants.

Cette commune est située dans le canton de Terrasson et voici les écrits d'Eugène Leroy le chantre du PERIGORD, la qualifiant :

"Ici, la nature du terrain change : des calcaires du Guern et de 'l'Escaleyrou on passe aux grès houillers de Charpenet, puis à des schistes ardoisiers d'un bleu verdâtre…"

II nous fait part de son étonnement tout au long du parcours :

"A mesure qu'on avance le vallon se resserre en gorge profonde entre de hauts coteaux abrupts et rocheux, tantôt boisés, d'autrefois dénudés. Au fond de ce ravin sauvage l'Elle court en bouillonnant sur des lames schisteuses."


Jean-Pierre Delgoulet, ancien directeur des ateliers Férignac et président de l'association "les amis de Villac" nous a fait découvrir son village à travers ses ruelles et les maisons de ses habitants.

Rendez vous à 9h00 sur la place de l’église ; café de bienvenue pour accueillir une vingtaine de participants, temps légèrement brumeux, ciel gris mais, heureusement, pas de pluie … on ne se plaindra pas, le mois d’octobre a été particulièrement ensoleillé et on arrive vers le milieu de l’automne et puis, comme le dit le proverbe Belge : « brouillards en Novembre, Noël en Décembre ... »


Bon, sérieusement, la visite commence par l’église romane St Vaast au clocher pour le moins atypique, aux pierres de grès rouge aux reflets bleutés, qui apportent toute sa particularité à ce village niché au cœur du vallon.





Bien que Villac soit aujourd’hui un peu isolé, on sait que, place forte dès le Haut Moyen Age, il était un des lieux de passage incontournables sur la route reliant Sarlat à Limoges.



Après l’église, nous longeons l’ancien presbytère 16° siècle et gagnons la sortie Est du village pour admirer le porche, dernière réalisation de l’association. Vous trouverez tout le détail sur leur site.





Nous regagnons le centre du bourg en passant devant l’atelier d’un sculpteur qui expose ses œuvres sur son terrain situé en bordure de rivière … principalement des poissons fabriqués avec des casseroles soudées entre elles !!!




et nous atteignons une petite place sur laquelle a été installé un travail à ferrer - ou simplement travail (au pluriel « travails » et non travaux) - c’est un dispositif plus ou moins sophistiqué (autrefois fixé dans le sol, et de nos jours mobile) conçu pour maintenir de grands animaux (chevaux et bœufs), en particulier lors du ferrage.




Vous pouvez suivre les étapes de sa construction en allant sur la page du blog de l’association

On se retrouve sur le parking et départ pour 2 visites de maisons :

La première, restaurée par Christophe, charpentier : nous sommes accueillis pas sa fille qui nous fait visiter.

La deuxième, située en haut d’une colline, maison en pierres de grès rouge, très beau jardin et accueil sympathique des propriétaires Yvon et Françoise qui nous ont fait déguster des "sorbes", fruit du sorbier cueillis directement sur l'arbre !!!





Le sorbier

Il est midi et demi et il est temps d’aller se restaurer ; un court déplacement pour arriver dans une auberge située en Corrèze, en limite de la Dordogne, avec une vue magnifique sur la vallée du Terrassonais.

Début d‘après midi, nous reprenons la route pour aller chez André, dans le petit hameau du Mas ; il s’agit d’une ancienne maison forte (16° siècle) avec les restes d’un donjon du 14°.




Rachetée il y a une vingtaine d’années par le propriétaire actuel, des travaux importants ont permis d’en faire une bâtisse confortable tout en gardant son caractère : murs en blocs de pierres de grès rouge contenant de l’oxyde de fer (il s’agit de la même veine rocheuse que celle de Colonge la Rouge en Corrèze!!!), couverture en tuiles plates .

André nous fait visiter l’intérieur : belle cheminée avec un linteau d’un seul tenant, murs de 80 cm d’épaisseur, baies vitrées en arcades … du beau travail !!!


La cheminée 


Ensuite, direction la maison de Jean Pierre ; au passage on s’arrête pour voir un puits dans un petit hameau : Puits couvert datant approximativement de 1750 ; typique de la région, profondeur de 10 à 15 m, construit en pierres locales, l’épi de faîtage est sculpté avec 2 faces représentant les 3 vallées, au dessus des animaux et sur une des faces on peut voir des chiens qui étaient censés mordre ceux qui venaient chercher de l’eau et qui n’avaient pas participé à la construction du puits … tout un symbole !!!




allez, 300 m plus loin nous arrivons chez Jean Pierre : c’est sa maison de naissance, il l’a restaurée avec amour et on sent un peu partout la « patte » du charpentier et de l’artisan du bois .




Un très beau bolet abrite l’entrée, les toits sont couverts en tuiles plates mais également en ardoises et, bien sur, toujours cette pierre rouge typique de la région.

Houteau et épi de faîtage


Pour finir en beauté, nous reprenons la route pour découvrir à mi pente d’une colline, tout près du Lardin St Lazare, un magnifique ensemble de bâtiments en cours de restauration.




Les Noyers ; Le propriétaire a engagé un historien qui a retrouvé des écrits du 14° siècle mentionnant « lou nouzier » (le noyer en patois). La maison a été classée ; il y a 2 bâtiments principaux :

Un bâtiment annexe et une maison principale ; cette dernière, en cours de rénovation, comporte un sous bassement en pierres et un rez de chaussée – étage (la maison est construite dans la pente) en pans de bois et remplissage en torchis.



Les toitures à fortes pentes ont été entièrement refaites (charpente et couverture) et couvertes avec de l’ardoise de Villac … une véritable œuvre d’art car, contrairement à ce qu’on peut voir dans les toitures courantes où toutes les ardoises ont la même taille, ici chaque ardoise est posée une par une, les pièces du faîtage sont plus petites (environ 9 cm de large) et finissent vers le bas avec une largeur de 35 cm … cette différence donne un résultat incomparable et une authenticité que nul matériau industriel ne peut atteindre.

Voilà, il est 18H00, le soleil commence à descendre sur l’horizon, il est temps de rentrer ; nous nous séparons en remerciant toutes ces personnes qui nous ont fait découvrir ces trésors : André, Jean Pierre … et bien entendu Nicolas.

Merci également à tous les participants et à bientôt vers de nouvelles aventures.


J François SAVIER


Je profite de cet article pour vous indiquer un lien vers "L'atlas numérique des paysages de la Dordogne " du CAUE 24 (Conseil Architecture Urbanisme et Environnement); vous y trouverez tout un tas de renseignements sur votre "pays" et sur l'ensemble du département.





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